L’entrepreneuriat comme parcours d’apprentissage et d’impact
Découvrez l’histoire de Ludovic Herschlikovitz, un entrepreneur visionnaire qui a transformé des secteurs complexes et a su transmettre ses leçons au fil de son parcours.
Ludovic Herschlikovitz est un entrepreneur visionnaire qui a fondé plusieurs projets d’envergure dans le secteur de l’épargne retraite, des comparateurs bancaires et d’assurances. Passionné par la technologie et l’innovation, il a su transformer un secteur perçu comme complexe en un domaine plus accessible et transparent pour le grand public. À travers son parcours, Ludovic incarne l’esprit d’entrepreneurship. Il partage avec nous son expérience, ses réussites, mais aussi ses échecs, qui ont façonné son chemin et sa vision de l’avenir pour les jeunes générations dans le domaine de l’entrepreneuriat.
Vous avez fondé plusieurs projets d’envergure dans un secteur souvent perçu comme complexe et difficile d’accès. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’entrepreneuriat plutôt que de suivre une voie plus traditionnelle ?
J’ai toujours voulu, depuis tout petit, monter ma propre entreprise. Il n’y avait pas dans ma tête d’autres alternatives possibles pour mon projet professionnel idéal. En 2000, lors de l’arrivée de l’Internet, la possibilité de créer une entreprise avec peu de moyens m’est apparue comme la solution idéale, d’autant plus que je n’avais pas les moyens de monter un business « classique» à l’époque. Il n’y avait alors aucun comparateur, et j’ai monté un des premiers comparateurs en assurance après une mission chez un asset manager assureur.
Par la suite, j’ai créé le premier comparateur bancaire « Choisir ma banque », revendu à Meilleurtaux, puis le premier simulateur indépendant de solutions d’épargne retraite, récemment revendu à Eres Group. En parallèle de ces projets, j’ai aussi travaillé dans des entreprises traditionnelles, notamment dans la finance, l’audit et ainsi que dans le « Travel » où j’ai développé le site de voyage SNCF à l’international dans plus de 20 pays.
Aujourd’hui, avec le recul, comment définiriez-vous l’empreinte que vous souhaitez laisser, à la fois dans le secteur de la finance et en tant que créateur de projets ?
Ma plus grande fierté a été d’apporter un pouvoir d’achat aux Français en leur offrant une comparaison de produits financiers. Lors du lancement de mon comparateur bancaire, nous avons réussi à faire plier des grandes banques sur certaines lignes de frais, ce qui a été pour moi une grande victoire du « Petit Poucet » se battant contre des structures bancaires bien plus grandes.
Aujourd’hui, ce sont les études que nous réalisons dans le domaine de l’épargne et du vieillissement, largement reprises par les principaux médias et cabinets d’études, qui m’apportent une grande satisfaction. Elles apportent au marché une transparence sur les frais de nombreux services en épargne et sur la « Silver économie ».
Vous avez traversé des hauts et des bas dans votre parcours. Y a-t-il un moment où vous avez douté de votre trajectoire ? Si oui, comment avez-vous surmonté ce doute pour continuer à avancer ?
La vie entrepreneuriale n’est pas un long fleuve tranquille, et il y a eu bien plus de bas que de hauts, avec des remises en question régulières. Mais je n’ai jamais douté de ma capacité à mener à bien les projets que j’avais en tête, même si cela impliquait parfois de changer le modèle économique ou de faire face à des périodes difficiles, comme le Covid. Rien n’arrive sans effort, et le travail acharné est un pré requis à la réussite.
Dans la construction de vos entreprises, quelles ont été les plus grandes leçons que vous avez tirées de vos échecs ou obstacles rencontrés ?
C’est clairement dans l’échec et le doute que l’on avance. Si mes projets avaient marché dès le départ, je n’aurais probablement pas appris autant. L’échec est un excellent professeur, car il permet de remettre en question nos choix et d’apprendre à mieux faire la prochaine fois.
Le secteur de l’épargne retraite peut paraître abstrait pour beaucoup. Comment avez-vous réussi à rendre ce domaine accessible et compréhensible pour le grand public ? Quelles stratégies avez-vous mises en place pour rendre vos services à la fois pratiques et humanisants ?
La culture économique en France est globalement assez faible par rapport à d’autres pays européens, et démocratiser l’épargne retraite est un défi quotidien. Le lancement de simulateurs reste aujourd’hui l’outil le plus simple pour expliquer l’épargne retraite. Ces simulateurs permettent aux gens de se projeter dans l’avenir de manière concrète et de visualiser l’épargne qu’ils auront demain.
Dans votre parcours, quelle a été votre vision personnelle de “l’impact” ? Est-ce que l’impact économique se mesure à la taille du projet ou à la manière dont il transforme des vies ?
À mon sens, la taille du projet n’a aucune incidence sur la réussite. Très souvent, ce sont les projets les plus simples qui ont eu le plus grand succès. Je lance aujourd’hui la majorité de mes projets dans une phase initiale aussi simple que possible, avec un minimum de ressources. La phase deux permet de tester la viabilité du projet et de décider s’il faut accélérer ou abandonner.
Vous avez participé à la transformation numérique dans le domaine de l’épargne retraite. Comment percevez-vous l’évolution de la relation entre les consommateurs et les institutions financières, et comment cela influence-t-il votre approche des affaires ?
Contrairement à d’autres secteurs numériques, l’épargne retraite reste un domaine où l’accompagnement d’un conseiller est souvent nécessaire. La plupart des fintechs qui ont opté pour une souscription 100% en ligne sans intervention humaine reviennent progressivement vers un modèle hybride (digital et physique ou visio). En effet, placer son argent pour la retraite, avec un horizon de 20 à 30 ans, sans avoir une vision claire du produit financier, pousse souvent les gens à vouloir être rassurés par une marque forte ou un conseiller.
Face à la digitalisation et à l’automatisation, comment l’humain reste-t-il au cœur des décisions d’une entreprise, selon vous ?
Dans le domaine de l’épargne retraite, l’humain reste un point central pour rassurer et expliquer tous les aspects juridiques et fiscaux. L’intelligence artificielle va certainement transformer le marché dans les deux ou trois prochaines années, mais l’humain restera au centre de cette évolution, notamment pour guider les consommateurs à travers les complexités des produits financiers.
Vous avez dirigé de grandes entreprises et vous avez également été entrepreneur. Quelles sont, selon vous, les principales différences dans l’impact que vous pouvez avoir en tant que dirigeant salarié versus entrepreneur ?
La principale différence réside dans le temps de mise en œuvre des décisions. Dans les grandes structures, les processus sont souvent plus longs, les réunions nombreuses, et la décharge de responsabilité peut freiner l’avancée des projets. En tant qu’entrepreneur, la prise de décision est beaucoup plus rapide et directe.
À ce jour, pensez-vous qu’il y aurait des choix que vous auriez faits différemment dans votre parcours professionnel ? Si oui, quels seraient-ils ?
Je ne sais pas. Si vous me demandez entre quel choix et quel choix, je n’ai pas de regrets particuliers, mais je pense que dans l’entrepreneuriat, il est essentiel d’essayer, de tester, et de ne pas avoir peur de l’échec.
Vous avez contribué à faire évoluer le secteur des assurances et de l’épargne retraite. Quelles évolutions voyez-vous pour les jeunes générations dans ce domaine, et quel conseil donneriez-vous à ceux qui veulent innover dans un secteur traditionnellement très conservateur ?
Le marché de l’épargne retraite est encore dominé par de grandes institutions, mais il existe encore de nombreuses opportunités d’innovation, notamment dans la phase d’information des consommateurs, la création de produits financiers innovants, ou l’amélioration des parcours de souscription. Les jeunes générations doivent se concentrer sur l’expérience utilisateur et l’innovation, en combinant le digital avec un accompagnement humain.
Dans l’économie d’aujourd’hui, où la réussite se mesure de plus en plus à l’impact social et environnemental, quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs pour allier ambition personnelle et contribution positive à la société ?
De nombreuses innovations voient le jour, qu’il s’agisse de solutions d’épargne responsable ou de projets permettant d’apporter du pouvoir d’achat avec des solutions de cashback. La loi sur l’industrie verte devrait aussi favoriser de nouveaux projets innovants, tout en ayant un impact positif sur l’environnement et la société.
Au-delà des réussites professionnelles, comment gérez-vous votre vulnérabilité en tant qu’entrepreneur et leader ? Est-ce que l’authenticité, notamment à travers des moments difficiles, joue un rôle clé dans votre leadership ?
Comme tout le monde, il m’arrive que ma vie personnelle empiète sur ma vie professionnelle. C’est souvent plus complexe pour les entrepreneurs, car il n’y a pas de filet de sécurité en cas d’échec, et on met souvent de côté sa famille et son épargne personnelle. Mais cette vulnérabilité fait partie de l’authenticité d’un leader.
De quelle manière vos valeurs personnelles influencent-elles vos décisions professionnelles au quotidien ?
Il y a clairement une interaction entre mes valeurs personnelles et mes décisions professionnelles. Selon la situation, l’un prend parfois le relais de l’autre, mais en général, mes valeurs se reflètent dans mon management et dans les projets dans lesquels je choisis de m’investir.
Avec l’expérience que vous avez acquise, qu’est-ce que vous souhaiteriez transmettre à ceux qui viennent après vous, que ce soit dans le monde des affaires ou dans la gestion de leur épargne ?
L’expérience m’a montré que l’échec fait partie du parcours. On apprend de ses erreurs, et la nature humaine fait que l’expérience des autres n’est souvent pas suffisamment valorisée. Je pense qu’il est essentiel de « tomber » pour apprendre et de ne jamais avoir peur d’essayer.
À travers vos projets, comment envisagez-vous la notion de transmission et l’impact à long terme sur les générations futures ?
La transmission se fait par l’exemple et la capacité à faire évoluer les choses. L’impact que l’on laisse dépend de la manière dont nos projets vont impacter durablement les gens et les marchés. Les jeunes générations doivent avoir cette vision à long terme.
Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Je lis « Amour » de Jacques Attali, qui explore les relations entre les hommes et les femmes à travers les âges et les cultures. C’est un ouvrage fascinant sur les rites et les traditions à travers le monde.
Si vous deviez être un livre, quel serait le titre de ce livre et pourquoi ?
Le Petit Prince, car c’est une leçon de vie, quel que soit l’âge. Un livre qui nous rappelle la simplicité et l’importance de voir avec le cœur.
Selon vous, quel est le meilleur moyen de se motiver dans les moments de doute et de pression ?
L’amour, évidemment. Un homme a toujours réalisé l’impossible pour la reconnaissance de sa conjointe. Et l’inverse est tout aussi vrai.
Si vous deviez faire un gâteau représentant votre vision du succès professionnel, quels seraient les trois ingrédients clés que vous y ajouteriez ?
Le cacao, pour sa transformation en chocolat. Le sel, pour pimenter la réussite. Et la cerise sur le gâteau !
Quelles sont les meilleures leçons que vous avez apprises tout au long de votre parcours professionnel et qui vous servent encore aujourd’hui ?
La valeur du travail.
Si vous pouviez partager un repas avec trois personnalités, qu’elles soient vivantes ou décédées, qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Einstein pour sa créativité, Rafael Nadal pour sa force de caractère, et Serge Gainsbourg pour son génie musical.
Avez-vous eu des mentors dans votre parcours, ou quelqu’un qui a joué ce rôle pour vous ? Si vous deviez recommander un mentor à une personne débutant dans le secteur, qui serait-il et pourquoi ?
Je n’ai pas eu de mentor en particulier, mais j’admire de nombreux entrepreneurs pour leurs parcours.
Merci beaucoup pour cet échange enrichissant, Ludovic. Avant de conclure, avez-vous un message à adresser à la communauté de SIGNUM MUNDI qui pourrait se reconnaître dans votre parcours ou s’en inspirer ?
Ne jamais avoir peur d’échouer et toujours apprendre de ses erreurs. L’entrepreneuriat, c’est avant tout un parcours d’apprentissages, et il n’est jamais trop tard pour commencer.
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